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19 mars 2012

Catane-Lazio, la Serie A à vif

Catane-Lazio, la Serie A à vifQui aurait imaginé au début de saison que Catane serait sur les talons de l’Inter et de la Roma à onze journées de la fin ? Qui aurait pensé que la Lazio serait la troisième force de la Série A à la même échéance. Peu de gens, à coup sûr. Car ces deux équipes surprennent tout le monde, observateurs, concurrents et même leurs supporters. A la tête de ces deux effectifs, deux personnages très différents. L’immodéré et le modéré. Le vieux et la relève. L’entraîneur de la Lazio ayant joué à Palerme face à l’entraîneur de Catane ayant joué à la Roma. Dimanche, ça sera donc double derby. Pas besoin de chercher la motivation…


L’exubérant Edy Reja est passé par tous les états


Honneur aux anciens. Commençons donc par déshabiller Edoardo Reja : 66 ans, une carrière de joueur modeste et un début de carrière d’entraîneur tout aussi compliqué avec un club par an, « à la Gravelaine » comme on aime le dire en France. Des clubs de bas de tableau qui sentent bon le Montasio (fromage) et le baccalà (morue). Quand on n’a pas derrière soi une grande carrière de joueur, il faut commencer dans les divisions inférieures. Ainsi, quand Capello commence au Milan, après une période d’essai avec la Primavera, Edy Reja parcourt la Vénétie et le Frioul avec Monselice et le Pro Gorizia.


Une vingtaine de clubs plus tard (en trente ans), Edy Reja a débarqué à la Lazio en février 2010 suite au licenciement de Ballardini après un match à domicile face à … Catane. Il parvient à accrocher la 12ème place avec un effectif très moyen et sauve ainsi la Lazio qu’il a pris à la 18ème place quelques semaines plus tôt. Lors de la saison 2010-2011, Reja dépasse déjà toutes les attentes et termine à une cinquième place, avec là encore, un effectif correct. De nombreux clubs sont mieux fournis mais Reja leur grille la politesse et accroche la Ligue Europa.



Cette saison, Lotito a investi un peu plus d’argent et même si Lichtsteiner est parti à la Juve, Konko l’a remplacé, Hernanes a gagné un an en maturité et surtout, Reja peut compter sur un grand gardien et un très grand attaquant. Deux requêtes qu’il formule depuis son arrivée dans la capitale italienne. Avec Marchetti et Klose, le visage de la Lazio a changé, et les deux joueurs sauvent les meubles quand les matchs sont compliqués. Grâce à eux, entre autres, la Lazio est troisième aujourd’hui. Et pourtant, malgré ces excellents résultats, Edy Reja a longtemps été contesté par les tifosi. Car quand les Biancocelesti perdent quatre derbies à la suite contre la Roma, le principal coupable est vite trouvé : Reja. Il est sifflé, conspué, insulté, ils ne lui laissent pas une minute de répit.


Alors, quand il gagne son premier derby en octobre dernier, il se lâche, va sous la Curva Nord et s’agite dans tous les sens. Comme pendant les matchs. Car Edy Reja est un excessif, il ne peut rester en place. S’il pouvait rentrer sur le terrain et donner un coup de main, il le ferait. À défaut, il gesticule, replace, encourage, frappe dans ses mains, écarte les bras, parle avec le quatrième arbitre, etc. Un vrai spectacle à lui tout seul.


Il est tellement dans l’excès qu’à la moindre contrariété, il pense à démissionner. C’est arrivé deux fois cette saison, en septembre et en février. À chaque fois, Lotito a refusé et il est retourné sur le banc. Il ne veut pas aller à Madrid pour le match retour contre l’Atletico ? Lotito trouve les mots et Reja prend l’avion. Et le lendemain, tout est oublié, la lettre de démissionner est déjà brûlée. L’entraîneur italien est dans l’excès, il est exubérant, ses décisions sont disproportionnées, mais généralement, cela se calme assez vite. Pour preuve, jeudi, il a déclaré vouloir prolonger à l’occasion d’une présentation évènementielle, prouvant qu’il n’a pas peur de la rumeur d’un accord pour la saison prochaine entre Lotito et Gianfranco Zola. Car Reja n’abdique pas. Ou seulement l’espace de 24h avant que tout rentre dans l’ordre.


Le placide Montella et son organisation fougueuse


De l’autre côté, Vincenzo Montella, bientôt 38 ans et très jeune entraîneur. À l’inverse de Reja, l’Aeroplanino a un CV qui en impose : 140 buts en Série A, 13 en Ligue des Champions, vingt sélections avec la Nazionale, un Scudetto sous Capello et une très bonne réputation. Et comme sa carrière de joueur est très bonne, Montella a eu le droit de commencer très haut en prenant la suite de Ranieri à la Roma en février 2011, après une première prise de contact avec le banc de touche chez les -16 ans du même club.


Le style Montella s’est vite imposé à la Roma : grande responsabilisation des joueurs, nouvelle méthode d’entraînement basée sur son expérience à Fulham (apport de la technologie GPS), volonté de jouer vers l’avant et surtout, grand avantage qu’il explique souvent, il sait comment gérer les joueurs sur le banc car il a connu cette situation plus d’une fois. Et c’est très important pour que personne ne montre ses états d’âme et pour la fameuse « vie du groupe ».


Il est arrivé à Catane après son expérience de trois mois réussie à Rome. Tactiquement, il est passé en 4-3-3 avec un seul attaquant très vif (Bergessio) et deux ailiers techniques et increvables, dont le formidable Alejandro Gomez (1m64) mais aussi l’autre Argentin Barrientos. Avec cette formule, Montella a trouvé le bon équilibre après longtemps avoir hésité avec une défense à trois. Au milieu, sa trouvaille, replacer Lodi en « regista » (à la Pirlo) devant la défense. Les deux autres joueurs du milieu sont combatifs, que ce soit Izco, Almiron ou Seymour. Et c’est là une des caractéristiques de ce Catane très sud-américain (14 argentins !!) : la grinta. Ne rien lâcher, se battre, multiplier les courses et les efforts, avec évidemment, une bonne dose technique.


Montella demande à ses joueurs de toujours démarrer pied au plancher. Le risque est que l’équipe ait une baisse de régime en seconde période. C’est arrivé, à la Juve notamment où Catane a réalisé une première période exceptionnelle. Mais souvent, cela lui permet de mettre sous pression son adversaire et prendre (et creuser) l’avantage rapidement. Parfois il ne manque pas grand chose et l’équipe ne fait que match nul : onze cette saison, troisième plus grand total de Série A. Mais Catane perd peu, moins que la Roma et l’Inter, pas plus que l’Udinese et la Lazio. En résulte une huitième place prometteuse et un maintien presque déjà assuré.


Le maintien, c’est l’objectif de Catane et de son redoutable directeur Sportif, Pietro Lo Monaco. Grâce à lui et à la cellule de recrutement, le club sicilien a multiplié les bonnes affaires et les plus values financières : Vargas, Martinez et Silvestre ont été achetés une bouchée de pain en Amérique du Sud et revendus pour 30M€ !! Au mercato hivernal, Montella a fait venir Motta, Seymour et Carrizo de … la Lazio. Il a pu observer Klose de près à l’entraînement et sera l’une des armes dimanche pour que la jeunesse de Montella triomphe de l’expérience de Reja. Histoire de renforcer cette maxime… Comment dit-on déjà ? Dans le football, les jeunes n’ont plus le respect des anciens. Réponse dimanche, 15h.